5 LA CAUSE DU MASSACRE

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février 12, 2016 par Connaissez-vous les Glodusiens ?

 » Le clan Mindor : … On les nomma gardiens du Pactole, ce lac sacré qui fit de Doria une cité légendaire, dont ils puissent l’essence de leur puissante magie. On les fit maître alchimistes ou mages. Leurs sortilèges étaient si puissants dans ce monde que certains comparèrent leurs magies à celle du Grand Crésus. Ils pouvaient transformer le néant en or. »

Laboratoire Inova – 118-693-539 – Documentation, Les rois mythiques, 1858

Doria connaissait depuis presque toujours des périodes de troubles. Des monstres envahissaient les rues périodiquement. Ils erraient, jour et nuit, terrorisant les habitants, nuisant à leur business, à la richesse de leur province, la Lydie. Ces créatures peuplaient les rues et détruisaient tout sur leur passage pendant quelques lunes et puis les rues retrouvaient ensuite leur calme.

Une période fut particulièrement trouble dans l’histoire de cette province. La capitale Lydienne était devenue une cité nourrissant le chaos. Ne pouvant le contenir aux portes de la cité, les Doriennes sombrèrent violemment dans la misère. La vie y était devenue un cauchemar, les habitants en devenaient malades.

La guerre à Centrocoeur, capitale de la province de Symbios, n’était-elle pas l’une des causes ? Nul ne le savait, pourtant le mal était là présent et était arrivé jusqu’ici, aux portes de la cité.

Les Lydiens n’eurent d’autre choix que de se défendre. Ils se réunirent afin de combattre ce fléau. Durant de nombreuses lunes, des Seigneurs se battirent jusqu’à en sacrifier leur royaume et leur vie. Les Doriens comprirent rapidement que le mal était bien trop grand. Après de multiples concertations, ils firent un choix difficile, un choix capital qui changea radicalement le visage de la Lydie. Ils réunirent dans un clan les plus grands de tous les Seigneurs. Ils leur donnèrent bien plus qu’un royaume, bien plus que le plus grand et le plus puissant des empires. Ils se résignèrent à leur accorder un pouvoir infini celui du Pactole. Les Grands Seigneurs du clan Mindors dès ce jour devinrent leurs Élus.

La mission qui fut attribué aux Mindors était à la hauteur de leur puissante magie. Ils étaient en mesure de poursuivre cette tâche gigantesque, ce Saint Contrat que le Grand Crésus et que d’autres prophètes en leur temps s’étaient alloués. Ils avaient le pouvoir de se débarrasser de toute la misère du monde.

Les Mindors enfin réuni s’exécutèrent et lancèrent les aspiravors. Des bêtes monstrueuses, redoutables et rapides dressaient pour tuer tous glodusiens, créatures, animaux se trouvant entre leurs griffes. Ils errèrent dans la cité à la recherche de leurs proies durant quatorze lunes.

Au bout de la  quinzième lune, les Mindors firent ce que nul autre n’était arrivé à faire avant eux. Le calme revint à Doria, ces bêtes, ces monstres, qui occupaient les rues furent anéantis. L’invasion contenue, quelques-unes de ces créatures furent enfermées au zoo des Mille Merveilles, un parc sous la haute surveillance des Mindors, gardé jour et nuit. Les plus terrifiantes de ces créatures étaient attachées à des chaînes magiques, contrôlées par le centre du zoo, les empêchant de sortir de leur cage. —  Ces aspiravors, d’ailleurs, rôdent toujours dans nos rues et sont encore plus féroces qu’avant. Assis à côté de la marmite, sous la lueur des flammes crépitant dans le noir, Yaw, le chef du clan Thune, émue par son histoire en avait la voix et les mains toutes tremblantes.

Les trois rescapés ne l’avaient pas quitté du regard durant son récit. Ils repensèrent à Centrocoeur, laissé à son triste sort.

— Vous avez d’ailleurs fait les frais à votre arrivé de la rage et l’appétit monstrueux de ces bêtes, continua Yaw. Nous sommes vraiment désolés, pour vos amis. Ces créatures nous ont tellement faits souffrir auparavant. Nous en sommes encore traumatisés. Nous n’osons plus nous aventurier dans ces ruelles.

— Pourtant nous y avons trouvé vos deux compagnons, expliqua Anyla. Et ces voix mystérieuses qui résonnèrent sur la place était-ce…

— Des maraudeurs très certainement. Depuis plusieurs lunes, ils chassent des glodusiens dans les principales entrées de la cité, reprit Yaw entre deux bouchées de cette soupe infecte pleine de gras et d’eau.

Titios, un petit condisciple fin et souriant, apporta à chacun un bol de soupe brûlant. Son chef le remercia et continua ses explications :

— Même si nous survivons difficilement, nous nous cachons et nous nous défendons contre ces bêtes, ces aspiravors. Nous avons encore beaucoup d’espoir, l’espoir qu’un jour, cette cité redevienne la riche et admirable cité qu’elle était auparavant.

Il finit par quelques notes positives :

— Ce n’est pas le tempérament d’un Dorien que de s’apitoyer sur son sort. À peine ces quelques paroles terminées, Sori interrompit la conversation. Il s’était levé et s’était avancé jusqu’à son chef. Il lui montra une ombre au loin, de l’autre côté du toit. Le vieil Oracle se leva difficilement. Il se hissa progressivement sur sa canne. Titios se précipita pour aider son supérieur à se relever.

L’ombre se rapprocha. Soro apparut aux yeux de tous. Les résidents acclamèrent son nom, soulagés de retrouver ce grand héros. La toge blanche et les yeux de vainqueur, il avait terrassé les aspiravors.

Yaw se rapprocha de cette âme de vainqueur :

— Tu  as l’air en pleine forme, du moins en un seul morceau. Soro n’avait aucune marque de griffes ou de crocs. Sori les avait rejoints :

— Alors mon frère, tu n’as pas laissé un petit bout de jambe ou de bras aux aspiravors pour leur dîner.

— Toujours si réconfortant, répondit Soro déconcerter en lui tapotant l’épaule avant de se réjouir de la présence des rescapés. Alors nos invités. Ont-ils bien récupéré ?